mercredi 13 janvier 2010

La vérité vous affranchira !

Bien qu'il soit universellement reconnu que la Bible est la Parole de l'Etre Suprême dictée et inspirée à ses serviteurs et qu’elle enseigne aux hommes la voie parfaite vers le salut, la conduite des hommes, menés par les religions, montre qu’il n’en est pas ainsi.

Il est évident que la plupart de ceux qui en sont les meneurs et les dignitaires substituent à la Parole de l'Eternel leurs propres inventions pour masquer leur ignorance et s’appliquent uniquement, sous le couvert de la religion, à obliger les autres à penser comme eux.

Ils s’ingénient à tirer des livres sacrés leurs propres doctrines fantaisistes et leurs jugements arbitraires en les abritant sous l’autorité divine.

Sans scrupules, ils se livrent à l’interprétation de l’Ecriture, c’est à dire de la pensée de l’Esprit Saint.
Leur seule grande crainte n’est pas de s’écarter du message divin mais d’être convaincus d’erreur et de mensonge par d’autres, de voir ainsi leur autorité et leur respectabilité jetées à terre et de s’attirer le mépris de ceux qu’ils ont trompés.

Si les hommes étaient sincères dans le témoignage qu’ils rendent à l’Ecriture, ils auraient une toute autre règle de vie. Ils ne seraient pas agités par tant de discordes et ils ne se combattraient pas avec tant de haine.

Le désir obsessionnel de découvrir dans l’Ecriture tantôt des sens cachés, tantôt des nouveautés, et surtout des interdictions de toutes sortes, ne les démangerait pas autant.
Au contraire, ils accepteraient comme saine doctrine tout ce que l’Ecriture enseigne avec une clarté limpide.
A toutes les époques, les meneurs religieux n’ont pas craint d’altérer l’Ecriture. Bien plus. Animés d’une ambition criminelle, ils ont fait en sorte que la religion consiste moins à obéir aux enseignements du souffle sacré qu’à défendre des élucubrations humaines.

Le résultat est qu'au travers de l'Histoire, les religions se sont employees à répandre parmi les hommes, non l’amour du prochain, y compris de l’étranger, mais le chauvinisme, sous un déguisement de zèle divin et de ferveur ardente.

A ces maux se sont joints la superstition et autres fétichismes qui entraînent à mépriser la nature et la raison et à vénérer ce qui leur est contraire.

Aussi n’est-il pas surprenant que le monde religieux se soit attaché à expliquer l’Ecriture de telle sorte qu’elle paraisse finalement contraire à la nature et à la raison.
Les portes sont grandes ouvertes à la recherche frénétique de profonds mystères cachés dans les livres saints, qu’on s’épuise à sonder, négligeant l’utile pour ne retenir que l’absurde.
Dès lors, tout ce que l’on invente dans ce délire est attribué à l’Esprit Saint ; et c’est avec l’ardeur des sentiments exacerbés que, de toutes ses forces, on défend des inepties.

Ainsi fonctionne le monde des congrégations religieuses, engoncées dans les dogmes et les rites les plus divers que des états d’âme douteux et des croyances irrationnelles leur ont inspirés.

Loin donc d’un besoin de se convertir à des dogmes trompeurs, il est impérieux et urgent de nous retirer de ces égarements, d’affranchir notre pensée et de ne pas nous attacher imprudemment à des inventions humaines qu’on nous présente comme des enseignements divins.
Il est grand temps d’user de la vraie méthode à suivre dans l’étude de l’Ecriture afin d’en avoir une vue claire.
Il n’est pas question de soustraire ni d’ajouter un mot, une lettre, aux textes sacrés, même si momentanément une partie de leur contenu échappe à notre entendement.
Ainsi qu'il est écrit: la vérité est un peu ici, un peu là.

Cette présentation dispersée des oracles a été voulue par l’Etre suprême pour éprouver chez tout un chacun le sens du discernement. C’est en faisant les raccords adéquats que le plus beau message du monde apparaîtra sous peu dans toute sa clarté et sa simplicité.

Pas question non plus de se départir du raisonnement rigoureux et de la logique, qui doivent accompagner toute analyse objective d’un verset ou d’un passage.

Enfin, c’est seulement de l’Ecriture elle-même qu’il faut tirer les réponses claires aux questions que sa lecture suscite.

Conclusion. Ce qui vient d’être établi et constaté rend vide de sens l’idée même d’une conversion contrôlée, labellisée sur base d’une doctrine officielle, rendue légalement incontournable par un pouvoir politico-religieux.

P.S. Le présent commentaire est, à peu de choses près, l’expression fidèle de la pensée de Spinoza dans son Traité théologico-politique.
Inutile de dire que peu de temps après, il s’est fait excommunier de la communauté juive, lui qui, en s'exilant, avait échappé de justesse aux bûchers de la "Sainte Inquisition", à la lueur desquels l'église catholique romaine entendait bien éclairer les esprits qui aiment trop la liberté que Dieu donne.